Rage against the machisme

Mathilde Larrère

“Prolétaires de tous les pays, qui lave vos chaussettes ?” Le titre de ce chapitre, emprunté au livre “Le genre de l’engagement dans les années 1968”, est l’un de mes préférés. Petite histoire des luttes des femmes françaises pour leurs droits, de la Révolution française à nos jours, ce livre nous embarque sur les traces de nombreuses femmes, retraçant leur histoire et leurs luttes, dont on hérite aujourd’hui.

J’avais l’impression avant la lecture de ce livre d’avoir un bon aperçu des luttes féministes, mais en fait ce livre m’a beaucoup appris. Il me semblait que l’acquisition des droits pour les femmes s’était faite de manière plutôt linéaire : un droit gagné après l’autre. En réalité, il y a eu de nombreux retours en arrière, notamment pendant le XIXe siècle. J’ai (re)pris conscience que certains droits ont été acquis très récemment. Quand mes parents sont nés, les femmes devaient encore avoir l’autorisation de leur mari pour travailler. La pénalisation du viol conjugal date d’un arrêt de la cour de cassation de 1990…

Si l’histoire se focalise sur la France, Mathilde Larrère y parle aussi de la colonisation , et de son impact sur les femmes des colonies qui ne sont traitées ni comme les femmes de métropole, ni comme les hommes des colonies. L’autrice souligne à plusieurs endroits que les femmes ne sont pas égales entre elles (en fonction de leur statut social, leur orientation sexuelle, leurs origines...) et évoque l’intersectionnalité, qui permet d’étudier l’impact des différentes formes de domination combinées.

Enfin, la mise en page du livre est particulièrement soignée, les illustrations et encarts rendent la lecture très agréable. J’ai particulièrement aimé les séparateurs qui prennent la forme de clitoris, d’utérus, de coupe menstruelle stylisées.

Pour résumer, ce livre donne une bonne vision d’ensemble de l’histoire des luttes féministes des deux derniers siècles en France, et donne envie d’approfondir le sujet, de se renseigner sur l’histoire de chacune des femmes évoquées.

Crédit image : Éditions du détour